Entre 2021 et 2023, dans le sillage de la pandémie de Covid-19, l’inflation a atteint des niveaux qu’elle n’avait plus connus depuis plusieurs décennies. Les mesures exceptionnelles adoptées par les autorités monétaires et budgétaires pour faire face à la crise sanitaire en 2020 sont considérées comme l’une des causes, si ce n’est la principale cause, de cette poussée d’inflation. Dans le cas des Etats-Unis, ce sont en particulier les plans massifs de soutien budgétaire des administrations Trump et Biden qui ont été accusés d’avoir alimenté les pressions inflationnistes. La banque centrale américaine, la Réserve fédérale, a également adopté des mesures exceptionnelles lors de la pandémie, en recourant notamment, comme elle l’avait déjà fait dans le sillage de la Grande Récession, à l’assouplissement quantitatif (quantitative easing), c’est-à-dire à d’amples achats de titres de dette.
Esprits animaux
lundi 28 octobre 2024
Les politiques conjoncturelles non conventionnelles sont-elles responsables de la poussée d’inflation post-pandémique aux Etats-Unis ?
jeudi 3 octobre 2024
Quel est l’impact de l’incertitude à propos de l’inflation sur les ménages ?
La hausse de l’inflation suite à la pandémie a nourri l’intérêt des économistes pour les effets de l’inflation, notamment sur les ménages. Si plusieurs travaux ont cherché à mieux voir comment les ménages réagissent à une hausse du taux d’inflation, leur réaction face à une hausse de l’incertitude autant au niveau futur de l’inflation est restée dans l’angle mort.
vendredi 27 septembre 2024
Quel est l’impact économique de l’incertitude entourant la politique budgétaire ?
Des deux côtés de l’Atlantique, des pays ont récemment connu une forte incertitude relative à la politique budgétaire ; ce fut le cas aux Etats-Unis, avec la nouvelle menace d’un shutdown, mais aussi en France avec la crise politique ouverte avec la dissolution de l’Assemblée nationale et la constitution tardive d’un gouvernement. Cette incertitude, plus largement, peut porter sur la trajectoire des dépenses publiques, celle des prélèvements obligatoires et celle de la dette publique.
lundi 23 septembre 2024
L’IA est rapidement adoptée aux Etats-Unis
Alexander Bick, Adam Blandin et David Deming (2024) ont étudié les données collectées par le Real-Time Population Survey, une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de la population étasunienne pour observer à quel rythme l’IA est adoptée par cette dernière.
samedi 17 août 2024
L’expérience de la solitude pendant la pandémie
Anthony Lepinteur, Alessio Rebechi, Andrew Clark, Conchita D'Ambrosio, Nicholas Rohde et Claus Vögele (2024) ont étudié l’expérience de la solitude lors de la pandémie de Covid-19. Pour cela, ils ont utilisé les données de panel trimestrielles tirées de l’enquête COME-HERE portant sur la santé mentale et le bien-être. Ils ont observé dix vagues d’enquête menées d’avril 2020 à novembre 2022 dans cinq pays européens, à savoir l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et la Suède.
mercredi 24 juillet 2024
Quelle attention les individus portent-ils à l’inflation quand celle-ci reflue ?
Des travaux, comme l’étude d’Oleg Korenok et al. (2023), ont suggéré que les individus ne font attention à l’inflation que lorsque cette dernière dépassait un seuil autour de 3-4 %. En l’occurrence, si l’inflation reste inférieure à ce seuil, les ménages et les entreprises l’ignorent. Inversement, si elle le dépasse, alors ils y prêtent davantage attention. Mais alors, dans ce cas, on peut penser que les entreprises pourraient peut-être être incitées à davantage relever leurs prix dans l’anticipation d’une érosion de leurs profits, tandis que les travailleurs pourraient peut-être être davantage incités à chercher à négocier des hausses de salaires dans l’anticipation d’une érosion de leur pouvoir d’achat. Par conséquent, l’inflation pourrait avoir tendance à facilement refluer tant qu’elle n’a pas dépassé le seuil d’attention, mais pourrait au contraire avoir tendance à facilement s’aggraver et devenir plus persistante une fois qu’elle a dépassé ce seuil.
vendredi 12 juillet 2024
Que pensent les individus de l’inflation ?
Alberto Binetti, Francesco Nuzzi et Stefanie Stantcheva (2024) ont cherché à déterminer comment la population générale perçoit les causes et conséquences de l’inflation. Pour cela, ils ont conçu une large enquête en ligne auprès d’un échantillon représentatif aux Etats-Unis. L'analyse des données montre que les non-économistes, le « commun des mortels », ne pensent pas pareillement que les économistes. Certaines de leurs croyances peuvent même aller à l’opposé des conclusions de la théorie économique standard.
mardi 9 juillet 2024
Un défaut souverain implique souvent plusieurs restructurations
Les défauts souverains sont douloureux pour les débiteurs et pour les créanciers. Les emprunteurs souverains risquent de connaître une autarcie financière, une forte récession et une aggravation de la pauvreté (Farah-Yacoub et al., 2022). Les créanciers risquent de connaître des pertes dans leur portefeuille. Emprunteurs souverains et créanciers ont ainsi peut-être intérêt à renégocier la dette et à éviter un défaut complet.
mercredi 26 juin 2024
L’austérité tue
Suite à la crise financière mondiale et à la hausse subséquente de leur dette publique, les gouvernements dans les pays développés ont adopté des mesures d’austérité. Ce fut notamment le cas du gouvernement britannique : alors qu’entre 1999 et 2010, les dépenses publiques réelles par tête en matière de santé, d’éducation et de protection sociale avaient augmenté de 35 % à 75 %, celles de santé ont ensuite stagné, tandis que celles d’éducation et de protection sociale ont baissé (cf. graphique 1). Or, 2010 marque également le début du ralentissement de la hausse des l’espérance de vie au Royaume-Uni. L’austérité a pu ainsi contribuer à ce ralentissement.
vendredi 21 juin 2024
Le chômage a des effets permanents sur le bien-être
De nombreux travaux ont montré que le chômage est associé à une perte en bien-être (Clark et Oswald, 1994 ; Winkelmann et Winkelmann, 1998 ; Dolan et al., 2008 ; Stutzer et Frey, 2010). Parmi eux, certaines analyses suggèrent également que cette perte de bien-être se maintient après la sortie du chômage, mais ces différentes études ne cherchent généralement pas à déceler un impact du chômage sur le bien-être au-delà de quelques années après l’expérience du chômage.