Dans un nouveau document de travail publié par la banque mondiale, Francisco Arroyo Marioli, Antonio Fatás et Garima Vasishtha (2023) ont étudié la volatilité de la politique budgétaire dans un large échantillon de pays pour la période allant de 1990 à 2021. Ils se sont en l’occurrence concentrés sur quatre indicateurs de la politique budgétaire, à savoir les dépenses primaires, les recettes publiques, la consommation publique et le solde primaire.
Ils constatent que la politique budgétaire a été plus volatile dans les pays émergents et en développement que dans les pays développés et davantage volatile dans les pays exportateurs de produits de base que dans les pays non exportateurs de produits de base. A niveau de revenu donné, la politique budgétaire tend à être d’autant plus volatile dans un pays que le secteur des produits de base y contribue à une part importante de l’économie. Cela dit, certains indicateurs suggèrent que la volatilité de la politique budgétaire a eu tendance à baisser ces dernières décennies, en particulier à partir de la crise financière mondiale de 2008-2009, dans les pays émergents et en développement et dans les pays exportateurs de produits de base.
Les variables institutionnelles considérées par Arroyo Marioli et ses coauteurs expliquent plus de la moitié des écarts en termes de volatilité de la politique budgétaire qu'ils observent entre les pays. En l’occurrence, l'existence de règles budgétaires, un compte de capital libéralisé et des taux de change flexibles sont associés à une moindre volatilité de la politique budgétaire.
La volatilité de la politique budgétaire n’est pas sans conséquence pour la croissance économique. Arroyo Marioli et ses coauteurs confirment les conclusions de Fatás et Mihov (2013) en montrant qu’elle amplifie les fluctuations de l’activité et qu’elle tend à réduire la croissance économique. En outre, les différences en termes de volatilité de la politique budgétaire expliqueraient selon eux une part significative des écarts de revenu entre les pays développés et les pays émergents et en développement. En effet, une baisse de la volatilité de la politique budgétaire équivalente à l’écart-type dans les pays émergents et en développement aurait réduit de 8 % l’écart de revenu que ceux-ci connaissent relativement aux pays développés.
Références