Il y a une quinzaine d'années, lors de la crise financière mondiale, les banques centrales ont fortement réduit leurs taux directeurs pour stabiliser le système financier et soutenir l’activité économique. La crise a toutefois été si violente que le taux des fonds fédéraux, le principal taux d’intérêt de la Réserve fédérale, se retrouvait décembre 2008 à quasiment à zéro. Comme d’autres banques centrales, la Réserve fédérale a dû recourir à d’autres instruments pour continuer de stimuler l’économie. Le premier est l’achat d’actifs à grande échelle associés aux programmes d’assouplissement quantitatif (quantitative easing). Le second est le « forward guidance », consistant pour la banque centrale à mieux communiquer à propos de la trajectoire future du taux directeur. Alors que ce dernier influence directement les taux de court terme, les deux instruments « non conventionnels » visent à influencer les taux d’intérêt à long terme. L’une des questions qui se pose est de savoir dans quelle mesure les instruments non conventionnels peuvent se substituer aux variations du taux directeur, en particulier quand ce dernier est contraint par la borne zéro.
jeudi 31 août 2023
Politique monétaire : les mesures non conventionnelles sont moins efficaces que les variations du taux directeur
mercredi 30 août 2023
Comment expliquer l’adoption rapide de la voiture aux Etats-Unis ?
Entre 1910 et 1930, la voiture s'est rapidement diffusée aux Etats-Unis : en 1930, il y avait plus de 1.800 voitures pour 10.000 habitants, contre 50 en 1910. Au niveau international, les Etats-Unis sont le pays qui a adopté le plus rapidement la voiture (cf. graphique). Ils étaient déjà en avance dans l’adoption de téléphone et de la radio par rapport aux autres pays industrialisés, mais l’écart dans l’adoption des voitures était encore plus prononcé : la France n’a atteint qu’en 1974 le nombre d’automobiles par tête que connaissait la Californie en 1926.
dimanche 27 août 2023
La politique monétaire influence l'innovation
Depuis les travaux des monétaristes et surtout des nouveaux classiques, beaucoup ont eu tendance à supposer que la politique monétaire ne peut influencer que la demande à court terme, non les capacités de production à long terme de l’économie. C’est ce qu’Olivier Blanchard a qualifié d’« hypothèse d’indépendance ».
mercredi 23 août 2023
Dans quelle mesure la croissance a réduit la dette d’après-guerre des Etats-Unis ?
Les Etats-Unis, comme d’autres pays développés, sont sortis de la Seconde Guerre mondiale avec une dette publique élevée : celle-ci représentait 106 % du PIB en 1946, contre 42 % en 1941. Le ratio dette publique sur PIB a fortement décliné les décennies suivantes, pour atteindre 23 % en 1974 (cf. graphique 1).
lundi 21 août 2023
Quelles sont les spécificités de la macroéconomie européenne ?
La science économique a eu tendance à s’internationaliser et à se standardiser en Europe à partir des années 1970, en l’occurrence en adoptant des standards de l’économie américaine. Aurélien Goutsmedt et Alexandre Truc (2023) ont cherché à identifier si la macroéconomie orthodoxe européenne présente des spécificités, notamment relativement à la macroéconomie américaine. En utilisant l’analyse bibliométrique et la modélisation de sujets, ils ont étudié les publications de la revue European Economic Review entre 1969, date de sa création, et 2002 et comparé celles-ci avec les publications du « top five », c’est-à-dire des cinq plus grandes revues en science économique, en l’occurrence l’American Economic Review, le Journal of Political Economy, Econometrica, le Quarterly Journal of Economics et la Review of Economic Studies.
samedi 12 août 2023
Comment les crises financières redistribuent-elles le risque ?
Les crises financières résultent de l’accumulation de risque. La question qui se pose est de savoir si, au terme d’une crise financière, le risque a été retiré du système financier ou s’il a été tout simplement redistribué en son sein.