Beaucoup ont suggéré que la courbe de Phillips a eu tendance à s’aplatir ces dernières décennies : la relation entre, d’une part, le chômage ou le degré de capacités inutilisées dans l’économie et, d’autre part, l’inflation des prix s’affaiblirait. Alors que par le passé l’inflation s’accélérait lorsque l’économie se rapprochait du plein emploi et, au contraire, ralentissait, voire laissait place à la déflation, lorsqu’elle s’en éloignait, l’ampleur des capacités inutilisées semble de moins en moins affecter l’inflation, au point que certains ont même jugé que la courbe de Phillips était morte.
mercredi 29 septembre 2021
La faible inflation coude la courbe de Phillips
lundi 27 septembre 2021
La vigueur d’une reprise dépend de la composition de la demande
Le profil d’une reprise dépend étroitement du comportement des ménages et des entreprises : elle sera d’autant plus forte qu’ils expriment une demande de rattrapage. Ainsi, l’économie a d’autant plus de chances de revenir sur la trajectoire qu’elle suivait avant la crise et d’effacer les effets de cette dernière que les agents sont désireux (et à même) de réaliser les dépenses qu’ils se sont privés de réaliser lors de la récession.
vendredi 24 septembre 2021
Keynes et les classiques : une proposition de réinterprétation
Très rapidement après sa publication, la pensée keynésienne n’a plus été discutée à partir de la lecture de la Théorie générale, mais de la reformulation mathématique de celle-ci par John Hicks (1937). Ce dernier, qui voulait déterminer en quoi la vision keynésienne se distinguait de la théorie « classique », a posé les jalons de ce qui finira par constituer le modèle IS-LM. Ce modèle est devenu une pierre angulaire du keynésianisme orthodoxe dans les décennies d’après-guerre, mais beaucoup d’économistes d’obédience néoclassique, notamment ceux regroupés dans l’école monétariste, l’adoptèrent également pour présenter leur point de vue et l’opposer à celui des keynésiens. Son usage a ainsi contribué à faire émerger la croyance qu’une synthèse néoclassique était à l’œuvre.
samedi 11 septembre 2021
Comment le revenu influence le désir d’émigrer
Monica Langella et Alan Manning (2021) ont étudié comment le revenu, aussi bien celui des ménages que le revenu agrégé des pays, influence le désir d’émigrer et le choix du pays de destination. Pour cela, ils ont utilisé les données tirées de l’enquête Gallup World Poll, qui demande aux individus s’ils aimeraient émigrer et, si c’est le cas, quelle serait leur destination favorite. Dans la mesure où une telle enquête ne permet de saisir qu’une vague aspiration plutôt qu’un projet bien établi, ils se sont également appuyés sur les données tirées du Diversity Visa Program mené aux Etats-Unis, une loterie de cartes de séjour permettant à des personnes désirant émigrer de concrétiser leur projet.
jeudi 9 septembre 2021
La rigidité des taux d’intérêt à la baisse : quelles implications pour la politique monétaire ?
Les analyses empiriques suggèrent que les taux prêteurs des banques sont rigides à la baisse : les banques tendent à ajuster leurs taux aux variations des taux du marché interbancaire plus lentement et moins amplement lorsque ces derniers diminuent que lorsqu'ils augmentent. La littérature explique souvent ce constat en mettant en avant la nature imparfaite de la concurrence sur le marché bancaire : les banques disposent d’un certain pouvoir de marché, si bien qu’elles peuvent être tentées de ne pas ajuster pleinement leurs taux à la baisse pour accroître leur marge de profit (Hannan et Berger, 1991). Il pourrait également y avoir un phénomène d’antisélection : les banques pourraient craindre d’attirer des emprunteurs risqués si elles baissaient leurs taux prêteurs (Ausubel, 1991). Dans tous les cas, une telle asymétrie dans l’ajustement des taux des banques est susceptible de rendre également asymétrique la transmission de la politique monétaire à l'activité économique et à l'inflation.