L’épidémie et les mesures sanitaires ont provoqué une puissante contraction de l’activité, mais cette dernière a rapidement rebondi, du moins dans les pays développés (cf. graphique). Cette reprise s’est accompagnée d’une accélération de l’inflation, en particulier depuis le milieu de l’année 2021. Alors qu’elle était restée autour de 2 %, voire en-deçà, dans les pays développés lors de la précédente décennie, elle a atteint les 9,1 % aux Etats-Unis et les 8,6 % dans la zone euro ce mois de juin.
dimanche 31 juillet 2022
samedi 30 juillet 2022
Comment se comporte la croissance suite aux explosions de dette ?
Les niveaux de dette publique et de dette privée ont fortement augmenté dans le sillage de la pandémie. En l’occurrence, les déficits publics se sont fortement creusés avec l’effondrement des recettes fiscales lié à la contraction de l’activité, l’activation des stabilisateurs automatiques et l’adoption de mesures discrétionnaires en vue de soutenir l’activité. Beaucoup craignent que cette hausse de l’endettement nuise à la croissance économique.
lundi 25 juillet 2022
L’ajustement du compte courant et la peur de l’appréciation
L’un des grands débats qui agitent depuis de nombreuses décennies la littérature en macroéconomie internationale est de savoir si les taux de change flexibles facilitent l’ajustement des déséquilibres de comptes courants. Pour plusieurs économistes, comme Milton Friedman (1953), c’est effectivement le cas, mais beaucoup ne partagent pas cet avis. Par exemple, Menzie Chinn et Shang-Jin Wei (2013) ne concluent pas au terme de leur analyse que la vitesse d’ajustement du compte courant diffère selon le taux de change.
vendredi 22 juillet 2022
Le comportement de la productivité américaine : une nouvelle interprétation
Après plus de deux décennies où elle s’est maintenue à un faible rythme, la croissance de la productivité avait connu une brève accélération à partir du milieu des années 1990 aux Etats-Unis : de 1996 à 2004, celle-ci a augmenté de 3,3 % par an en moyenne. Puis sa croissance a fortement ralenti au milieu des années 2000, avant même qu’éclate la crise financière mondiale. En l’occurrence, la décennie 2010-2019 a été marquée par la plus faible croissance de la productivité qui ait été enregistrée aux Etats-Unis : au cours de la période, la productivité n’a augmenté en moyenne que de 1,1 % par an. Mais celle-ci a rebondi dans le sillage de la pandémie : elle a augmenté au rythme moyen de 4,1 % sur l’ensemble de l’année 2020, avant de fortement ralentir au rythme de 0,6 % lors des cinq trimestres suivants.
mercredi 13 juillet 2022
Les mauvaises nouvelles de la courbe de Beveridge pour la Fed
L’inflation a fortement augmenté ces derniers trimestres dans les pays développés, en particulier aux Etats-Unis où elle a atteint au mois dernier les 9,1 % en rythme annuel, un niveau qui n'avait pas été observé depuis novembre 1981. Cette hausse de l’inflation n’est guère surprenante : la demande, alimentée aux Etats-Unis par des plans de soutien budgétaire d’un montant exceptionnel, a fortement rebondi suite au confinement, ce qui a rapidement conduit à des goulots d’étranglement.
lundi 11 juillet 2022
Le rôle des goulots d’étranglement dans l’inflation
Aux premiers temps de la pandémie, lors des confinements, l’inflation n’a pas vraiment réagi, les économies connaissant à la fois une chute de l’offre et une chute de la demande. Mais dans un deuxième temps, la demande a fortement rebondi, notamment sous l’impulsion des plans de soutien budgétaire adoptés par les gouvernements. En l’occurrence, elle a rebondi plus vite que n’a pu le faire l’offre, dans la mesure où cette dernière est inélastique à court terme et notamment du fait que la pandémie et les mesures sanitaires continuaient de la contraindre. En outre, la composition de la consommation s’est modifiée : celle-ci s’est réorientée des services vers les biens. Tout cela a conduit à une accélération de l’inflation à partir du début de l’année 2021, notamment en créant des goulots d’étranglement dans les chaînes de valeur mondiales (cf. graphique).
jeudi 7 juillet 2022
L’Afrique n’a pas tiré profit du boom des matières premières
La période allant de 2004 à 2014 a été marquée par un boom du prix des matières premières (cf. graphique) ; ils ont certes fortement chuté lors de la crise financière mondiale, mais ils ont ensuite rapidement rebondi. Ce boom a directement bénéficié à l’Afrique, dans la mesure où celle-ci est très abondante en pétrole, gaz et minéraux. La croissance économique des pays abondants en matières premières est passée de 4,6 % à 5,4 % par an. Les recettes que les gouvernements ont tirées de ces ressources ont augmenté en moyenne de 1,1 milliard de dollars par an ; elles représentaient environ 61 % de l’ensemble de leurs recettes.
mercredi 6 juillet 2022
Les effets de la politique monétaire quand les firmes ont un fort pouvoir de marché sur le marché du travail
Au cours des récentes expansions, les salaires ont augmenté lentement dans les pays développés, notamment aux Etats-Unis, alors même que l’emploi a pu connaître une croissance robuste. Par exemple, lors de l’expansion consécutive à la crise financière mondiale, les salaires ont stagné pendant une longue période avant de commencer à croître, et ce malgré le maintien de politiques monétaires exceptionnellement accommodantes. Cette moindre sensibilité des salaires au cycle pourrait contribuer à expliquer l’aplatissement la courbe de Phillips qui a été observé à partir des années 1980.